L’État : l’ennemi déclaré de la nature

L’État : l’ennemi déclaré de la nature

La préfète de l’Ariège [Nathalie Marthien] autorise, selon une dépêche de presse [7 août 2014], les « tirs d’effarouchements des vautours », accusés par les éleveurs d’attaquer les vaches.

Or le vautour est un charognard se nourrissant de cadavres d’animaux lorsque les humains veulent bien ne pas aseptiser la nature et laisser en montagne les moutons et autres animaux morts d’accident ou de maladie. Depuis quelques mois, nous assistons, de la part, des lobbies contre nature, à des campagnes démentes ayant pour cibles les loups, les ours, les lynx, les vautours, les bouquetins malades, les marmottes, qui trouent les alpages. D’un point de vue culturel et sociologique, il apparaît évident que le maintien sous perfusion d’argent public d’un élevage trop dense en montagne se révèle incompatible avec la sauvegarde de la biodiversité.

Par leur surpâturage, les troupeaux de rente dégradent la végétation, aggravant l’érosion des sols, propagent des maladies à la faune sauvage, et l’éleveur, par haine de la nature, veut tout anéantir et artificialiser à outrance le milieu montagnard. Pendant longtemps, par pusillanimité, par populisme bas, ces faits devaient être passés sous silence. Nous devons clairement poser les termes du choix : soit la collectivité cesse de financer une activité d’élevage de montagne socialement non rentable et écologiquement désastreuse, soit il est vain de parler de préservation de la nature dans ces milieux condamnés à n’être que des parcs d’élevage exempts d’ours, de loups, de lynx, de vautours, de marmottes, de bouquetins. Quel monde voulons-nous ? Celui des ennemis de la terre, dépourvu de toute vie non rentable, ou une nature vivante, diversifiée ?

Pour l’heure, l’État français demeure aux ordres d’un esprit arriéré qui poursuit son œuvre d’anéantissement du vivant.

Gérard Charollois
Président
Convention Vie et Nature pour une écologie radicale