Le permis de flinguer au rabais de Macron / Par Marc Giraud

Le permis de flinguer au rabais de Macron / Par Marc Giraud

Macron entend réduire de moitié la validation du permis national, qui passe de 400 à 200 euros, un cadeau estimé par les chasseurs eux-mêmes à 18 millions d’euros.

Ce permis autorise les chasseurs qui le désirent à emporter leurs armes dans leurs déplacements, et à flinguer dans tous les départements. Cette décision, qui devrait être annoncée prochainement par Bercy, ne fait pas l’unanimité même parmi les chasseurs. En effet, les fédérations départementales craignent le manque à gagner qui devrait suivre, car le permis départemental sera moins attractif, et leurs rentrées seront moindres. Et, au niveau national, comment l’État va-t-il compenser les millions d’euros de pertes des caisses publiques ?

L’urgence, pour les finances de l’État, n’est pas de donner 18 millions aux chasseurs, pas plus que l’urgence pour la nature serait de mettre des chasseurs partout ! À l’heure où la biodiversité s’effondre, où 80 % des insectes et le tiers des oiseaux ont déjà disparu de nos terroirs, Macron ne pense donc qu’à une chose : racoler les chasseurs. Il espère ainsi détourner son image de banquier urbain, mais personne ne l’imagine sur un tracteur avec des bottes en caoutchouc. C’est cette idée reçue martelée par le lobby : ruralité = fusils, qui lui a dicté sa stratégie. Eh bien, c’est tout faux : de nombreux chasseurs viennent des villes, et les opposants à la chasse sont d’abord ceux qui la subissent, c’est-à-dire les ruraux !

Photo ASPAS