Cirques : le bilan de Code animal

Cirques : le bilan de Code animal

Fondé en 2001 par Franck Schrafstetter, qui le préside, Code animal se préoccupe des animaux captifs. Peu d’améliorations pour ceux qui en ont « marre de faire le clown », comme nous l’explique Franck, dont l’association a pour objectif d’obtenir une législation imposant des cirques sans animaux.

Les cages sont-elles « plus dorées » aujourd’hui ?
La législation relative à la détention des animaux dans les cirques n’a que peu évolué depuis vingt ans. Éléphants, tigres et autres bêtes sont toujours pris pour des clowns. Si une nouvelle législation est apparue en mars 2011, elle ne représente qu’une petite évolution sur la forme, l’animal restant exploitable dans le fond, sous condition de lui offrir un habitat décent. Un arrêté de 1978 édictait quelques mesurettes en faveur de l’animal, mais laissait le choix aux gens du cirque de l’appliquer selon leur bon vouloir. La formule, assez surréaliste, était la suivante : « sous réserve des adaptations rendues nécessaires du fait du caractère mobile de leurs installations ». Aussi, les « professionnels » du cirque ne se sont pas compliqué la vie, ils ont tout simplement émis des réserves sur la taille des cages, standardisant à 4 m2 en moyenne par tête de fauve, insisté sur la nécessité d’une eau présente en permanence, et, estimant qu’un éléphant qui boit est un éléphant qui pisse, sur le changement des litières… Ainsi, de 1978 à 2011, les conditions de détention n’ont pas évolué d’un iota.

Peut-on parler aujourd’hui de prison en plein air ?
L’obligation légale d’être titulaire d’un certificat de capacité pour tout détenteur d’un animal sauvage aurait pu calmer les ardeurs exotiques de nombreux dresseurs, mais c’était sans compter sur une forme de passe-droit de la part des services vétérinaires, qui, face à de très nombreuses détentions illégales, a fait jouer le temps. Les dresseurs contrôlés et n’ayant pas ce précieux sésame (ils étaient très nombreux!) affirmaient soit qu’ils avaient envoyé leurs demandes, soit que les procédures étaient trop complexes pour qu’ils les comprennent. Aussi, les services vétérinaires ont estimé qu’il fallait leur laisser le temps. Beaucoup de temps… La situation a bougé seulement ces dernières années grâce à la mobilisation des associations qui ont multiplié les procédures contre les cirques détenant illégalement des animaux ou les maltraitant. Les libérations se sont multipliées. Parallèlement, la pression de ces associations et l’évolution de la conscience publique ont débouché sur un nouvel arrêté en 2011 imposant des normes de détention, applicable à compter de mars 2013. Par exemple, les cirques ne pourront plus enfermer leurs bêtes dans des camions cages de 4 m2, mais devront installer des cages extérieures. Bien insuffisante, puisque rien n’interdira encore de posséder un éléphant ou un hippopotame, cette législation marque néanmoins la meilleure avancée en France ces vingt dernières années. Alors que dans les autres pays les interdictions des animaux sauvages dans les cirques se multiplient (Portugal, Autriche, Bolivie, Costa Rica …), seules quelques villes françaises ont eu le courage d’abolir cet esclavage animal.

www.code-animal.com

Propos recueillis par Luce Lapin