Bourreaux de tout poil, torturez sur le Web !
Je reviens sur une affaire qui « date » un peu, mais que, malheureusement, comme trop souvent, l’on retrouve régulièrement dans l’actualité.
Le 4 février 2014, la justice a condamné, pour acte de cruauté, à un an de prison ferme le jeune Marseillais qui s’est « amusé », en direct sur les réseaux sociaux, à jeter violemment en l’air puis à balancer contre un mur un chaton de 4 mois, Oscar. Elle lui a également, c’est important, interdit de détenir un animal à vie. C’est trop ? Les médias ont parlé de « loi des réseaux sociaux ». Non, c’est juste la loi, la même, la bonne, qui existe déjà — malheureusement trop rarement appliquée —, d’ailleurs le Code pénal prévoit, dans son excellent article 521-1, jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour quiconque se rend coupable de sévices envers un animal. Mais cette loi n’est-elle pas restrictive ? Ne s’applique-t-elle dans les faits que lorsque ces sévices sont érigés en spectacle — et encore, pas tous, on le vérifiera plus bas — et qu’ils font « le buzz » sur Internet ? Pour ces quelques autres « affaires », qui sont arrivées jusqu’à moi — « Cruauté envers un chien, appel à témoins » (Haguenau), « Horrible carnage sur des chèvres » (Châteauroux), « Chat criblé de plombs, la face ensanglantée » (Béziers), etc. —, impunité totale.
Autre scandaleuse impunité : l’alinéa 7 de ce même article de loi, qui « légalise », durant pratiquement huit mois sur douze, l’infâme corrida dans une petite partie sud du pays, les combats de coqs dans le Nord, et dont les coupables « échappent » aux sanctions qu’ils auraient méritées dans les autres régions…
Aucune diffusion non plus sur Internet de la scène où Caramel, chat errant, a été aspergé d’acide caustique. Brûlé sur tout le corps, ne pouvant être soulagé médicalement, il a dû être euthanasié, car il souffrait trop. Le patron de la pizzeria, qu’il avait « énervé » en fouillant dans la poubelle du resto pour trouver de la nourriture, jugé par le tribunal correctionnel d’Angers, n’a écopé, lui, que de quatre mois de prison avec sursis. Là, c’est nous que ça a énervés…
J’adresse une supplique solennelle aux tortionnaires, confirmés ou en herbe. Ayez l’obligeance d’effectuer et de diffuser largement sur la Toile vos actes de barbarie sur les chats, les moutons, les canards, les visons, etc., mais aussi ceux sur les grand-mères, les pépés, les enfants, les profs, les patrons. J’allais ajouter les handicapés, physiques et mentaux, mais… c’est déjà fait. Vous êtes trop forts.
Luce Lapin