Mort pour sauver la nature
La Convention Vie et Nature exprime sa consternation à l’annonce de la mort de Rémi Fraisse, étudiant de 21 ans, militant pacifique de la protection de la nature, tué par l’explosion d’une grenade dans le dos, le 25 octobre, dans la forêt de Sivens (Tarn).
Il est peu probable que le membre des forces de l’ordre meurtrier soit identifié et moins encore condamné. D’ailleurs, il a agi sur ordre d’un pouvoir politique coupable de sacrifier l’intérêt général, l’argent public et d’abord la nature à des intérêts bien privés.
La forêt de Sivens est l’une des deux zones humides que compte le département du Tarn. Des élus locaux financent un ouvrage surdimensionné destiné, dit-on, à irriguer quelques champs de maïs bourrés d’herbicides et de pesticides.
Que vaut la nature pour les aménageurs ? Que vaut la vie d’un homme pour ces gens-là ? La mort de Rémi Fraisse ne les empêchera pas de poursuivre leur opération spéculative et certains décideurs détruiraient toutes les zones humides, abattraient toutes les forêts, anéantiraient toute la biodiversité, matraqueraient et gazeraient toute une jeunesse pour de l’argent. Et la presse servile de mentionner, en sourdine, les vilains casseurs, auteurs de méchants graffitis, qui troublent la paix publique.
Le gouvernement, qui n’est pas intervenu pour stopper le projet, et de pseudo-socialistes locaux insultent les idéaux qu’ils prétendaient servir, en sacrifiant la nature et la vie d’un homme à de bas intérêts. Qui a décidé l’édification de ce barrage dispendieux, et au profit de qui ? Bien sûr, les gouvernants et élus locaux n’ont pas voulu la mort de notre militant. Mais, en lançant les forces de l’ordre, comme il le fit à Dax, à Alès, à Maubourguet contre les pacifiques militants anticorrida qui eux aussi furent blessés alors qu’ils n’exerçaient aucune violence, ce pouvoir, au visage répressif, fait courir de graves risques aux citoyens pour préserver les intérêts des lobbies.
Si la justice n’est pas encore en mesure d’investiguer, si le crime demeure impuni, la nausée que nous inspire la classe politique coupable sera la vraie et définitive sanction.
Gérard Charollois
Président
CVN