Un dernier verre… pour la chasse !
Je profite du récent communiqué de l’Association pour la protection des animaux sauvages : « Chasser bourré, c’est légal ! », pour revenir sur l’excellent Comment se promener dans les bois sans se faire tirer dessus ! (Allary Éditions, 2014), de Marc Giraud, vice-président de l’ASPAS. Un guide indispensable à la quasi-totalité des Français, non chasseurs, pour rester en vie. Je rappelle que la chasse, considérée comme un « loisir », tue chaque année 25 millions d’oiseaux et 5 millions de mammifères, ainsi qu’une vingtaine d’humains. Et que ceux qui font la loi avec leurs fusils dans les campagnes et nous mettent en danger sont à peine 1 million…
Chasser avec plus de 1 g d’alcool dans le sang, c’est possible. Les 15 et 16 novembre 2014, deux chasseurs du Calvados, l’un avec 2,1 g, l’autre avec 2,28 g, ont été arrêtés, non pas dans le cadre de leur activité de mort, mais sur la route, de retour de la chasse.
Effectivement, comme le déplore Marc Giraud dans son livre : « Pour ce loisir armé pratiqué dans nos campagnes, aucun contrôle de l’alcoolémie […] n’est prévu par les textes. Il n’existe pas non plus, comme c’est le cas pour la conduite, de seuil d’alcoolémie au-delà duquel il est interdit de chasser. L’infraction de chasse en état d’ivresse n’existe donc pas. » C’est rassurant ! Et, en cas d’homicide, « l’état alcoolique n’est […] pas considéré comme une circonstance aggravante ». Déplorable : « La demande des associations naturalistes d’imposer […] des alcootests aux chasseurs est vécue comme une provocation. » L’ASPAS estime à juste titre qu’« il serait grand temps de reconsidérer le système archaïque de la chasse en France ». Ni chasse à courre, ni chasse tout court, ni bourré, ni à jeun !
Luce Lapin