Parti animaliste : la nouvelle révolution
Ce parti politique, créé en mars 2016, une première en France, a été lancé officiellement lundi 14 novembre 2016 par ses sept cofondateurs, à l’occasion d’une conférence de presse. Où ça ? Au Gentle Gourmet, resto végane, Paris 12e. D’entrée, c’était posé. Pour quoi, une telle initiative ? Afin « de contribuer à faire émerger la question animale en politique et à la rendre incontournable » et de répondre « à la nécessaire protection des animaux mais aussi à une préoccupation humaine forte ». Une charte des valeurs complète le tableau.
Ils sont dans la protection animale depuis longtemps. Qu’ils viennent de l’AVF, Association végétarienne de France, du CRAC Europe pour la protection de l’enfance, d’Europe Écologie Les Verts, du militantisme politique ou du barreau de Bordeaux, Samuel Airaud, Héléna Besnard, Nathalie Dehan, Isabelle Dudouet-Bercegeay, Melvin Josse, Douchka Markovic et Hélène Thouy n’ont pas débarqué du jour au lendemain.
Ils ont bûché pendant deux ans pour établir un programme comportant quatorze mesures phares, dont : la meilleure protection des sanctuaires marins, la création d’un ministère de la Protection animale, l’abolition de la corrida et des combats de coqs, du piégeage et de toutes les pratiques de la chasse de loisir, l’interdiction de la production, l’importation et le commerce de la fourrure, de l’abattage sans étourdissement, l’instauration d’un droit de visite inopinée dans les abattoirs, la création d’une agence nationale des méthodes non animales, l’interdiction du gavage, des mutilations pratiquées dans les élevages, un objectif de réduction de la consommation de produits animaux de 25 % en 2025… Et, essentiel, « Adosser à la Constitution française une Charte de la protection animale reconnaissant le caractère sensible des animaux, leur intérêt à ne pas souffrir, et les responsabilités qu’ont l’État et les citoyens envers eux ».
Le Parti animaliste est en contact avec différents partis européens existant depuis plusieurs années (Allemagne, Chypre, Espagne, Finlande, Italie, Pays-Bas [déjà dix ans d’existence], Portugal, Royaume-Uni, Suède) et internationaux (Australie, États-Unis, Turquie), et participe aux rencontres internationales. Ces partis comportent députés et sénateurs, et sont en augmentation à chaque élection. Le P. A. présentera des candidats aux prochaines législatives, mais il est conscient que le chemin sera long avant d’obtenir des élus. C’est pourquoi il est souhaitable que d’autres s’emparent aussi de la question animale « pour la faire avancer notamment au regard des attentes des électeurs ».
Le PA collaborera, si cela se présente, avec les partis politiques qui correspondent à ses valeurs universelles. Et de rassurer mon cher voisin, Jean-Pierre Kieffer, président de l’OABA, Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, qui s’inquiète de savoir si cela est valable pour n’importe quel parti : ce ne sera pas avec n’importe qui, justement en raison de ces valeurs…
Luce Lapin