Des politiques et des bêtes
L’excellent site politique de L214 nous informe régulièrement de la position de ceux qui « agissent » ou « penchent » pour ou contre les animaux.
En ce moment, il y est beaucoup question de la mise à mort de ceux dits — quelle vilaine expression — « de boucherie » (diverses réactions, gauche et droite), notamment sur la proposition de loi « relative au respect de l’animal en abattoir », y rendant obligatoire la vidéosurveillance, la visite inopinée des parlementaires. Des (mauvaises) surprises… À noter, et à féliciter, le groupe RRDP, Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste, qui a utilisé sa niche parlementaire du 12 janvier 2017 pour y inscrire cette proposition de loi afin qu’elle soit discutée à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.
Autre sujet. Quelque 30 (trente !) millions d’animaux sont tués chaque année, « régulés » par moins de 1 million de chasseurs, responsables de la prolifération des sangliers, élevant les faisans et les nourrissant à la main (petits, petits, on est des amis !), pour ensuite les relâcher juste avant le coup de départ de la Grande Tuerie. Il n’est plus du tout possible d’être complices de ce carnage, cet hymne à la mort pratiquement toute l’année. Comme le constate Marc Giraud, porte-parole de l’ASPAS, Association pour la protection des animaux sauvages, les politiques de tous les bords sont à genoux devant le lobby chasse — j’ajoute, y compris EELV :
« Il est beaucoup moins risqué pour eux de les caresser dans le sens du poil que de les affronter. Le lobby est infiltré et verrouillé partout, depuis les plus petites communes rurales jusqu’au sommet de l’État. Se mettre à dos les écolos ne comporte pas de risques, la protection des animaux et de la nature ayant globalement disparu des programmes politiques — y compris chez les écologistes, l’enjeu a disparu. À l’opposé, les agriculteurs et les chasseurs sont bien structurés et peuvent organiser des manifestations violentes. Les pauvres initiatives de manifs antichasse ou proloup sont des démonstrations de faiblesse à côté, et les politiques savent compter… »
Luce Lapin