Chevaux : coups et blessures, quand l’horreur est légale
Chocs électriques, coups de bâton, arme blanche… La onzième vidéo que L214 Éthique et Animaux a révélée fin 2018 concerne l’abattage des chevaux.
Elle a été tournée à l’abattoir Viande Nature Jura, situé sur la commune d’Équevillon, entre août et novembre derniers, cinq matinées durant. Une fois de plus, il ne s’agit pas d’exception, ni de « bavures », mais de… routine. Cet abattoir est le plus gros de France à être « spécialisé » dans les chevaux.
En tout, en 2016, quelque 13 000 chevaux ont été abattus chez nous. Plus de la moitié (52 %) sont des chevaux de courses réformés, ou blessés, ou trop vieux. Voilà où finissent la plupart des champions, car peu en réchappent, contrairement à ce que veulent faire accroire les fédérations de courses. En gros, ceux qui ne font plus gagner d’argent à leurs propriétaires, si ce n’est celui qu’ils en tirent en les vendant à l’abattoir – dernière compensation. J’ajouterai, tous abattoirs confondus, les chevaux de manèges et de clubs d’équitation, quand ils ne servent plus. Et aussi des poulains – mais oui, « ça se mange aussi », que croyez-vous ?
À Équevillon, les méthodes employées sont parfaitement légales. Toutes les procédures, respectées. « Mais peut-on tuer les animaux avec respect ? », interroge Sébastien Arsac, cofondateur et porte-parole de L214. Car « la question de la conformité à la réglementation (que les citoyens ignorent le plus souvent) n’est pas le cœur du problème. C’est la question même de tuer les animaux et la violence qui en découle qui est choquante » (enquête et pétition sur l214.com/enquetes/2018/abattoir-made-in-france/chevaux-jura). Durant le tournage de la vidéo, Pariflash, 15 ans – donc à la moitié de sa vie, ou pas loin –, y avait été abattu. Ce cheval de courses avait rapporté 176 930 euros à son propriétaire. Nausée. Bien sûr, pour ceux qui n’ont rien « rapporté », l’abattage est tout autant scandaleux. Au fait… comment peut-on encore manger du cheval ?
Plus de 3 millions de mammifères et d’oiseaux sont tués chaque jour dans nos abattoirs – 2 400 animaux chaque minute –, soit plus de 1 milliard par an.
CIWF, Compassion in World Farming, nous rappelle les souffrances imposées aux truies dans les élevages industriels, sans échappatoire possible. « Machines à fabriquer des porcelets », elles passent la moitié de leur vie dans des cages de gestation, puis de maternité, cages cerclées de fer dans lesquelles elles ne peuvent même pas se retourner. Le cycle infernal se répète, cruel rocher de Sisyphe… Il est donc capital de signer et de faire signer (sur ciwf-fr.endthecageage.eu) l’ICE, initiative citoyenne européenne « End The Cage Age », « Pour une ère sans cages », initiée par CIWF. L’un n’empêchant pas l’autre, il est aussi possible de vivre en bonne santé sans consommer d’animaux… Une bonne résolution à prendre dès maintenant pour 2019 !
Luce Lapin
Photo L214