Assemblée nationale : des consommateurs méprisés
Ils sont 577 députés qui siègent à l’Assemblée nationale. Enfin, normalement, car, dans les faits, beaucoup (euphémisme) sont régulièrement… ailleurs.
Ce fut l’occasion, le 4 décembre dernier, pour les présents d’en profiter pour ne pas tenir compte du consommateur, avec pour conséquence de condamner encore plus les poules en batterie. Témoignage de Frédéric Freund, directeur de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs :
« Dans un hémicycle presque vide (une petite cinquantaine de députés), l’Assemblée nationale a rejeté par 30 voix contre 18 un amendement portant sur l’étiquetage des produits (pâtes, gâteaux, crèmes dessert…) contenant des œufs. Le but était d’informer les consommateurs sur l’origine de ces œufs (élevages plein air ou cages).
Sans surprise, le ministre de l’Agriculture a demandé à Typhanie Degois, députée [LREM] de Savoie, de retirer son amendement car il revenait à stigmatiser les producteurs, “qui font de gros efforts” ! La députée ayant refusé, le vote négatif a donc eu lieu après une suspension de séance demandée par le ministre – histoire qu’il puisse rappeler à l’ordre les quelques députés “frontistes” de la majorité.
Didier Guillaume se plaît à dire depuis le mois de mai que “des annonces fortes seront prochainement faites sur le bien-être animal ”. Mais dès qu’il s’agit de passer au concret avec une mesure permettant aux consommateurs d’acheter en connaissance de cause et de privilégier les modes d’élevages plus respectueux des animaux, il est contre ! »
Ils étaient 183 en février 2016, ils sont aujourd’hui 380 qui constituent le Troupeau du bonheur de l’OABA. « Ces animaux, tous sauvés de la maltraitance ou de l’abandon, mènent à présent une vie paisible dans nos 35 fermes partenaires. Ils ne sont pas exploités et n’iront jamais à l’abattoir. » L’OABA paie une pension à ces fermes. Il n’existe pas de fourrière pour les animaux de ferme, mais l’État ne manque pas de solliciter l’OABA, sans rien lui apporter en retour. Dons bienvenus pour le Troupeau. Et 66 % des dons sont déductibles des impôts !
Noël, et ses cadeaux… vivants. Quelle que soit la fête, n’offrez pas de chiots, de chatons, ni de Nacs (nouveaux animaux de compagnie) – un animal est un être sensible, pas une marchandise, son acquisition doit être un acte personnel et réfléchi. En revanche, vous pouvez offrir le plus beau des cadeaux à ces laissés-pour-compte : une famille, pour la vie.
Réveillons : de bonnes recettes sans cadavres. Miam !
Luce Lapin