« Reprendre ses droits », jusqu’à quand ?
« La nature reprend ses droits. » Ce cliché, car c’est ainsi qu’on peut le nommer, se répand çà et là sur les réseaux sociaux, les sites de nombre d’associations.
Et ça sonne comme une victoire de l’animal sur l’humain. Dans les villes, on entend de nouveau les oiseaux chanter. « Au Pays de Galles, comme aux quatre coins du monde, les animaux (ré-)investissent des zones dont ils avaient été exclus » (One Voice sur Twitter). En France, dans le parc national des Calanques, les agents « ont vu […] lors de leurs patrouilles : dauphins, puffins, fous de Bassan, thons, hérons… La fréquence et la densité des observations sont inédites ». Et la pollution diminue. Mais pour combien de temps ? Le temps que leur accordera le virus ? Car c’est un répit artificiel, dû à une situation que l’état sanitaire nous impose par ce confinement obligatoire que nous subissons. Une paix fallacieuse.
Car quand la vie « reprendra ses droits », quand nous ne serons plus en danger, les animaux, qui auront repris confiance, confiance en les humains, grave erreur, devront de nouveau nous fuir, et vite, car ce sera par nous que la mort reviendra. Nul doute que « nous reprendrons le cours de notre vie », avec tout ce que cette expression entraîne, pour les animaux, comme, d’ailleurs, pour ceux de notre propre espèce.
Luce Lapin