Air France-KLM : combien pour l’éthique ?
Vous êtes probablement au courant du gros cadeau fait à Air France-KLM par le gouvernement.
Fin avril, Bruno Lemaire a donc accordé un prêt de 7 milliards d’euros à la compagnie. En contrepartie, le groupement devra « […] devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l’environnement de la planète » – sans pour autant lui demander, comme engagement, quelle stratégie elle envisage de mettre en place.
C’est responsable de demander des contreparties écologiques, mais ne serait-ce pas pour Air France-KLM de faire enfin preuve d’une certaine éthique ? Nul doute que le ministre de l’Économie et des Finances ne s’en soucie guère. Il n’a pas pensé au sort des primates de l’île Maurice, « dont ceux destinés au commerce de l’université de Strasbourg (SILABE1) », ajoute Pro Anima, et il n’a certainement pas prêté attention à l’enquête d’Animal Testing sur le transport aérien des animaux destinés aux laboratoires. Serpents, chevaux, poissons peuvent également faire partie du voyage. Le transport, très long, est déjà une épreuve, les destinations étant multiples, avec souvent une seule escale pour rejoindre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France…
Décollage destination enfer
Cette enquête, dévoilée le 24 avril, Journée mondiale des animaux dans les laboratoires, est issue « d’une infiltration inédite au sein de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle », où a lieu le transit des animaux destinés aux labos d’expérimentation animale. Elle concerne plus précisément le service vétérinaire de l’aéroport, qui détient des « documents vétérinaires communs d’entrée » (DVCE) attestant de la provenance des animaux ainsi que leur destination.
Animal Testing demande à Air France de ne plus transporter d’animaux, considérés comme du simple « matériel », vers les laboratoires, lieux de souffrance intense et de mort : contention et acharnement sont les deux mamelles de l’expérimentation animale. Vous pouvez aussi participer, en envoyant un mail à la compagnie (infos sur le site d’Animal Testing). Je l’ai fait, à vous ! Merci pour eux…
À lire : le livre très courageux d’Audrey Jougla, Profession : animal de laboratoire (éd. Autrement). J’en parle ici.
Luce Lapin
Photo Animal Testing