Du sang et du feu
Du sang
En manque, aficionados, toreros et matadors ont refait le plein d’hémoglobine le 26 juillet dernier à Beaucaire (Gard).
Ils ont pour cela « inauguré » la reprise de leur passion morbide avec une novillada « programmée au dernier moment », comme l’a fait remarquer le Crac Europe pour la protection de l’enfance, donc contre les infâmes écoles taurines, qui a organisé une manifestation contre cette barbarie qui n’en finit pas. À noter : les novillos sont des jeunes de moins de 4 ans, des « ados », en quelque sorte.
Et pourtant, quoi de plus simple que son abolition ? Comment justifier que la torture, vingt minutes durant, et la mort d’un bovin puissent relever de la culture, d’une « tradition », et fassent partie des « spectacles » ? Même le politique le moins courageux devrait se battre contre.
Aucune pitié non plus dans les arènes les 15 et 16 août, à Béziers (Hérault), où le maire d’extrême droite, Robert Ménard, a maintenu les corridas, malgré les risques sanitaires et la mobilisation du Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida, le Colbac, qui a réuni une quinzaine d’associations. Pendant ce temps, à Madrid, les corridas dans les arènes de Las Ventas, « complexe historique de la capitale, propriété de la Communauté de Madrid », sont suspendues sine die — infos nationales et internationales sur No Corrida, parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, il faut considérer la situation en Europe, où ont lieu des corridas non seulement en France, mais également en Espagne et au Portugal. S’échanger des infos, et se soutenir mutuellement !
28 juillet 2010 : un bel anniversaire, celui de l’abolition de la corrida en Catalogne espagnole. Dix ans déjà, et les taureaux n’ont pas disparu !
Du feu
Durant l’été, dans les tanières, les gîtes, les repaires, les antres, les terriers, les nids, un grand nombre d’habitants de la forêt, des maquis, des pinèdes, de la garrigue, paniqués, en grande souffrance, périssent brûlés vifs, ou intoxiqués par les fumées. Et ce, dans l’indifférence des médias… Des « vies non humaines », donc pas dignes d’intérêt : ces victimes n’existent pas. Chaque année, Cavanna revenait sur ces incendies, fustigeait les pyromanes, en grande majorité responsables. Mais même lorsque c’est accidentel, ce sont toujours les humains qui en sont la cause – exemple : mégot mal éteint –, mettant également en danger d’autres individus de leur espèce. Rien n’a changé, ni ne changera, malgré les peines, lourdes (jusqu’à la prison), encourues. Sinistre constat, incorrigible humanité. Si désolante.
Luce Lapin