Blancafort méprise l’Europe
Chaîne trop longue, temps de suspension non respecté, caisses de transport non conformes, dindes « entassées dans des positions éprouvantes, voire douloureuses »…
Fin 2020, la dernière enquête de L214 Éthique et Animaux dénonçait les nombreuses violations à la réglementation européenne que subissaient, chaque jour, 15 000 dindes pour la marque Le Gaulois à l’abattoir de Blancafort (Cher). L214 avait demandé la suspension de l’agrément de l’établissement, mais, miraculeusement, les fêtes approchant, et avec elles la sacro-sainte dinde aux marrons, la direction avait prétendu que tout avait été mis aux normes en quarante-huit heures . Ils sont fortiches !
Mardi 2 mars, à 5 heures du mat’, surprise ! Sébastien Arsac, cofondateur et directeur des enquêtes de L214, se trouvait devant l’abattoir avec deux eurodéputés, Caroline Roose et Manuel Bompard , membres de la commission d’enquête sur la protection des animaux pendant le transport, « pour constater les conditions de transport des animaux emmenés à l’abattage ». Un huissier les accompagnait. Tous ont pu observer que les cages n’avaient pas changé, les dindes et dindons ne pouvaient que s’y tenir couchés, en toute illégalité avec la directive de 1991 : « Les oiseaux doivent disposer de suffisamment d’espace pour rester debout dans leur position naturelle. »
Statu quo depuis plus de deux mois, aucune considération pour des animaux auxquels on va enlever la vie. La visite de l’abattoir a été refusée par le responsable. Les infractions ont été constatées par l’huissier. À suivre !
Luce Lapin
Photo L214