Abattoirs : les vaches gestantes aussi
Jeudi 28 octobre, après la diffusion de la nouvelle vidéo de L214 Éthique et Animaux, tournée à l’abattoir Bigard de Cuiseaux, en Saône-et-Loire, Julien Denormandie « a ordonné une enquête approfondie des pratiques de cet abattoir », a rapporté L214.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a déclaré qu’il prendrait « toutes les mesures, et notamment les sanctions, qui s’imposent selon les conclusions de cette inspection ». On est rassurés.
Il témoigne courageusement à visage découvert. Thomas Saïdi, enquêteur à L214, a réussi à se faire engager – « l’étape la plus facile » – comme agent vétérinaire dans cet abattoir, alors qu’il n’en a aucune des compétences nécessaires.
Bigard, c’est un gros morceau, « c’est le n° 1 de la viande bovine en Europe, il détient les marques Charal, Bigard et Socopa, 43 % de la production française de viande et 70 % des steaks hachés vendus dans l’Hexagone », m’explique Sébastien Arsac, cofondateur et directeur des enquêtes de l’association. Très vite, Thomas assiste aux graves défaillances et carences des services vétérinaires.
Chaque jour, 500 bovins sont abattus, dont une cinquantaine de vaches gestantes, alors que leur transport, dans cet état, est interdit. « Thomas a pu filmer le prélèvement du sang par ponction cardiaque sur des fœtus de veaux » et sur des veaux prêts à naître : « Du sang est extrait du sérum qui est vendu à des laboratoires. » Tranquilles, les labos ? Lors de l’abattage rituel (ici, le halal), de graves infractions sont également constatées. À lire aussi sur le site de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs.
D’aucuns jugeront cette info comme n’étant « plus d’actu ». À Cuiseaux, elle l’est tous les jours.
Luce Lapin