Deux poids, deux mesures
Lundi 30 janvier a eu lieu à Bruxelles le Conseil des ministres européens, réuni en sa formation Agripêche, «agriculture et pêche», afin de revoir le règlement concernant le transport des animaux.
Quelques jours avant cette réunion, les ministres de l’Agriculture portugais, grec, irlandais, letton, lituanien, roumain et espagnol… et français, Marc Fesneau, avaient cosigné une « note de position » dans laquelle ils appelaient, m’apprend Welfarm, Protection des animaux de ferme, « au maintien des exportations d’animaux vivants à destination des pays tiers de l’Union européenne » – c’est-dire l’Algérie, Israël, la Turquie, au départ du port de Sète, même par 40°.
La France, insensible
Comme les enquêtes de Welfarm et d’Animals International l’ont montré, les infractions sont courantes et ont de graves conséquences. Les animaux manquent d’eau, de nourriture, se blessent, les uns sur les autres dans ces vieux cargos-poubelle, certains meurent durant le voyage.
En juillet 2022, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suède s’étaient émus du sort de ces animaux et avaient demandé « l’interdiction de certaines exportations à destination des pays tiers ». Lundi 30 janvier 2023, déclaration de Marc Fesneau, en conseil « Agripêche » : « La France n’adhère pas aux propositions qui ont pu être formulées parfois en faveur d’une interdiction pure et simple des exportations à destination des pays tiers. »
Réaction de Welfarm : « Nous espérons que les propositions législatives de la Commission européenne attendues au troisième trimestre 2023 fassent preuve d’un niveau d’ambition plus élevé, en replaçant les animaux au cœur de la nouvelle législation. Welfarm poursuit sa mobilisation pour réclamer l’interdiction des transports de plus de huit heures et des exportations d’animaux à destination des pays tiers de l’UE. »
Le 27 janvier, Marc Fesneau a signé, avec Gérald Darmanin, un partenariat « inédit » avec la Société protectrice des animaux, « pour lutter contre la maltraitance animale »… des animaux domestiques. Une compassion limitée.
Luce Lapin