Animal Testing. Sortons les animaux des labos !
Huit ans après Profession : animal de laboratoire (éd. Autrement, 2015), résultat d’une terrible enquête en caméra cachée dans les labos publics et privés français, la philosophe Audrey Jougla publie, ce mercredi 4 octobre 2023, Animal Testing. Sortons les animaux des labos !, dans la même maison d’édition.
L’intro que j’avais faite à l’époque sur Profession reste malheureusement d’actualité : « Elle savait juste que “ça existait”. Mais pas ce que cela signifiait vraiment. Nous allons “découvrir une histoire vraie. Une histoire qui a bouleversé [ses] certitudes et la vision [qu’elle avait] de l’existence”. Ce livre est le résultat d’une enquête effectuée “sous couverture”, en prenant le prétexte d’un mémoire de recherche consacré à l’expérimentation animale comme “mal nécessaire”. »
J’ai contacté l’auteure, peu de temps avant la sortie d’Animal Testing, pour qu’elle nous présente son dernier essai :
« Alors que l’opposition de la société civile aux expériences sur les animaux est croissante, les chiffres des animaux utilisés dans les laboratoires sont d’une étonnante stabilité depuis plus de vingt ans. Tous les discours de la recherche insistent sur la nécessité de remplacer les animaux, mais concrètement le système semble grippé, inchangé.
Ce livre est un récit qui embarque le lecteur au cœur des enquêtes menées par l’association Animal Testing, que j’ai fondée en 2016, pour alerter sur la condition des animaux de laboratoire. On y comprend aussi les discours, les pressions, voire les intimidations qui se dressent dès que l’on souhaite réellement enquêter, et les freins au changement comme les mauvaises raisons qui poussent à utiliser des animaux, et leur grand gâchis. Il interroge aussi la vérité autour de ce sujet, où les clichés et les raccourcis sont légion. Témoignages inédits, paroles de lanceurs d’alerte, comme de chercheurs ou d’hommes politiques, ponctuent ce récit sidérant, qui dénonce les rouages de tout un système, comme notre impuissance à accélérer le changement. »
Des méthodes substitutives, qui n’utilisent pas d’animaux, existent. Mais il manque la volonté de les employer et d’en développer de nouvelles.
Luce Lapin