Vive la résistance pour sauver la forêt du Testet !
La Convention Vie et Nature constate que, contre l’intérêt général de la préservation de la biodiversité, le conseil général du Tarn sacrifie une forêt humide pour confier à une Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG) l’édification d’un barrage destiné à fournir en eau une vingtaine de maïssiculteurs. Huit millions d’euros d’argent public sont ainsi affectés à cet ouvrage contre nature. L’accord intervenu entre les élus locaux, la chambre d’agriculture, l’habituel syndicat agricole et l’entreprise privée suscite une belle et généreuse résistance civique. Une jeunesse ardente, qui ne rêve pas de trading, occupe les lieux pour crier son indignation devant le saccage de la nature et la dilapidation de l’argent public au profit de quelques-uns.
L’État complice envoie ses gendarmes mobiles pour gazer, matraquer, blesser et demain verbaliser les résistants. En ces temps de libéralisme économique où la corruption devient la règle, où les partis dits de gouvernement ne cachent plus leur connivence avec les forces d’argent, où la nausée monte dans le pays, il est réconfortant de trouver des citoyens éveillés, mobilisés, courageux pour préparer une autre société. Sur le fond, proclamons la nocivité de cette maïssiculture, grande consommatrice de produits chimiques, d’herbicides, d’insecticides, molécules toxiques qui infestent durablement les eaux, les sols et l’air compromettant la survie de la flore et de la faune et la santé humaine.
Constatons qu’il est urgent de sauver les forêts, les zones humides et de combattre les mafias qui aménagent, un peu partout, sous des prétextes mensongers, c’est-à-dire qui détruisent pour d’obscurs profits. Avec huit millions d’euros, la collectivité publique pourrait combattre le chômage en créant de vrais emplois, des emplois publics pour assister, par exemple, les personnes âgées et les malades qui souhaitent demeurer à leurs domiciles. Mais cela ne correspond ni aux dogmes du temps, ni aux appétits des filiales et autres officines que l’on retrouve derrière les grands travaux, les ronds-points (dits pots-de-vin) dont la France détient la moitié de ceux réalisés en Europe, les lignes à grande vitesse, les aéroports et autres lèpres qu’impose le service des petits intérêts privés.
Il est urgent de changer de société.
Gérard Charollois
Président de la CVN