Le Téléthon, parlons-en… encore
Une « actu », comme on dit dans notre jargon journalistique, chasse l’autre, tout va trop vite. Mais le Téléthon, qui a récolté de la part des Français, les 5 et 6 décembre 2014, plus de 82 millions de promesses de dons, a de lourdes conséquences, bien présentes dans les laboratoires, notamment sur les chiens, sujets de cruelles expériences. Et pourtant, aucune espèce biologique n’est fiable pour une autre, comme le rappelle André Ménache, directeur d’Antidote Europe.
Le Téléthon fait-il l’unanimité en Europe, et peut-on y échapper ?
En 2006, la Commission européenne publia le résultat d’un sondage, dont la question était : « Considérez-vous comme acceptable l’utilisation des animaux afin d’acquérir de nouvelles connaissances par rapport au vivant ? » Une majorité de 68 %, parmi les 42,655 participants, a répondu « non ». Nous sommes donc face à une situation aberrante, où le contribuable subventionne des expériences sur les animaux contre sa propre volonté. Alors, comment agir ? Quelques pistes :
— Chacun peut désormais savoir qui sont les bénéficiaires de ses dons, y compris parmi les associations caritatives médicales et les Téléthons. Ces organismes soutiennent souvent les expériences sur animaux. Informez également vos connaissances.
— Contactez votre député parlementaire afin de proposer un changement de loi qui respecte le sentiment du public par rapport à l’octroi de nos impôts aux chercheurs.
— Essayez de rejoindre les conseils de financement institutionnels. Il existe parfois des places pour un ou plusieurs membres du public.
La myopathie existe-t-elle chez les chiens de façon naturelle ?
Bien qu’il existe des myopathies induites de façon génétique chez certaines races de chiens (par exemple le labrador, le dogue, certains bergers), les mécanismes génétiques ne sont pas identiques à ceux des humains. Ces chiens ne peuvent donc pas servir de modèle fiable pour l’étude des myopathies chez nous. Il existe toutefois des chercheurs qui considèrent ces chiens comme des outils utiles. Comme tout autre modèle animal, une espèce ne peut prédire l’effet d’une maladie ni d’un médicament sur une autre espèce. Constater le contraire sert à tromper le grand public.
Propos recueillis par Luce Lapin