L’ASPAS met en joue les tontons flingueurs

L’ASPAS met en joue les tontons flingueurs

La chasse
La mort
Notre fric

Les dates d’ouverture de la chasse, cette tuerie à grande échelle, varient selon les régions. Cette année, le 23 août 2016, ce fut dans l’est, le 4 septembre en Corse, le 11, au sud de la Loire, les 18 et 25, au nord. Toute la carte de France est occupée ! Comme chaque année, ce sont plus de 30 millions d’animaux qui servent de joujoux à moins de 1 million de chasseurs, qui les abattront sans pitié… d’un coup net, dans « le meilleur des cas ». Plusieurs millions sont des animaux élevés par l’homme, donc ne le craignant pas, et qui sont relâchés dès la saison de chasse — notamment les faisans : 14 millions! Quel courage, ces chasseurs, qui osent encore prétendre que « la bête a sa chance » ! L’ASPAS, Association pour la protection des animaux sauvages, a dévoilé dans une campagne, le 8 septembre dernier, des vérités premières. Marc Giraud, son porte-parole, nous en dit plus.

Quelles sont les victoires de l’ASPAS ?
L’ASPAS est certainement l’association qui mène, depuis plus de trente ans, les combats les plus intraitables contre le puissant lobby de la chasse, avec des victoires concrètes et palpables comme on les aime : protection des « nuisibles », avec plus de 500 000 animaux sauvés, réhabilitation du renard dans l’opinion publique, révélations sur l’insécurité à la chasse, interdiction des concours de déterrages de blaireaux (des concours, malheureusement pas des déterrages, d’une grande cruauté…), arrêt des chasses en enclos avec des chiens de type molossoïde, etc. Nous entendons continuer de sensibiliser le grand public et les médias avec dix vérités chocs. L’ASPAS en a récemment distillé une par jour à l’occasion des deux plus importantes ouvertures — les 11 et 18 septembre derniers.

chevreuil-15

Vous avez révélé au public « dix cartouches pour dix vérités »…
Savez-vous par exemple que, en France, chasser bourré, c’est légal ? Ça, c’est la vérité n° 2 : une fois que le tonton flingueur a acquis son permis de chasser, il n’est plus jamais sollicité pour un contrôle de santé, ni pour aucun test d’alcoolémie, ni pour aucune révision de son arme, ni aucun test de maniement ! Il peut donc tranquillement se servir de sa vieille pétoire avec la vue basse, une bonne Parkinson et 3 grammes d’alcool dans le sang… Et quand on sait — ça, c’est la vérité n°1 — que certaines balles de chasse peuvent tuer à 3 kilomètres on est pleinement rassurés. Voilà, en deux vérités seulement, l’état de la chasse en France : un laxisme coupable des autorités sur un « loisir » sanguinaire et dangereux.
Notre pétition pour un dimanche sans chasse a recueilli 200 000 signatures papier, et 105 000 sur le Net en un an.

Encore une petite vérité ? Au hasard, la 5, elle me plaît bien !
Allez, juste pour le déplaisir, dévoilons-la : faire souffrir des animaux, c’est légal à la chasse. Le lobby a obtenu que la loi ne le gêne en rien : l’animal est reconnu comme être sensible, certes, mais seulement s’il appartient à quelqu’un ! Le tir à l’arc, la glu, les pièges cruels et autres instruments de torture continuent donc de sévir dans nos campagnes et jusqu’aux portes des villages et des écoles, blessant et tuant des chats, des chiens et des espèces protégées. Il y aurait encore beaucoup à dire sur les autres vérités révélées par l’ASPAS, sur le manque de transparence et de démocratie du fonctionnement de la chasse en France, sur la lâcheté des politiques, à genoux devant cette supposée puissance. Rappelons que l’on compte presque 2 millions de végétariens en France, soit le double des chasseurs, que ces gens savent voter, et que la colère gronde. Des initiatives antichasse voient le jour quasiment chaque semaine : manifs, contre-manifs, multiples pétitions et actions locales. L’ASPAS soutient les associations sœurs pour des actions fortes et collectives : c’est comme ça que nous gagnerons !

colverts-dimorphisme-1

Et  quand l’ASPAS ose demander l’interdiction de la chasse juste le dimanche…
Rien d’exagéré donc : juste une journée de trêve au niveau national, comme ça se pratique partout en Europe. Juste pour un minimum de partage entre le petit million de chasseurs restant en France et les 2 millions de cavaliers, plus de 15 millions de randonneurs, plus de 20 millions de cyclistes, sans compter les simples promeneurs, les familles, les scolaires, les naturalistes, les sportifs, etc. Grâce à sa pression médiatique et à une méga pétition (sur papier à l’époque), l’ASPAS avait obtenu en 2000 la trêve du mercredi. Tollé des chasseurs, pression du lobby, arrivée de Bachelot, qui vous a supprimé ça vite fait : la trêve du mercredi a disparu dès 2003. Pas le genre à lâcher le morceau, l’ASPAS a repris l’action avec une pétition électronique qui flambe sur le Net, preuve que nos citoyens en ont ras le bol des chasseurs, de leur violence et du climat d’insécurité qu’ils nous imposent.

Aux éditions Marabout Poche, en vente depuis septembre. Indispensable pour rester en vie quand on est simple promeneur, cueilleur de champignons, cycliste, cavalier… poche-comment-se-promener-dans-les-bois-sans-se-faire-tirer-dessus

Voilà les dix vérités premières dévoilées par l’ASPAS, sur la « déontologie » des chasseurs :

1) Une balle de chasse peut tuer à 3 km.

2) Chasser bourré, c’est légal.

3) Des chasseurs dans votre jardin, c’est possible.

4) Tuer des chats, des chiens, des espèces protégées, c’est possible avec le piégeage.

5) Faire souffrir des animaux, c’est légal à la chasse.

6) On chasse tous les jours, même dans les parcs naturels.

7) Tuer des animaux coincés dans des enclos, c’est légal.

8) Les chasseurs détruisent la biodiversité avec notre argent.

9) La chasse, en France, c’est 30 millions d’animaux, par an, massacrés pour le plaisir de quelque 1 million de moyenâgeux.

10) Le lobby chasse impose sa loi aux politiques.

Lâcheté des politiques. Allons, un peu de courage ! Ni chasse à courre, ni chasse tout court. ABOLITION !
Propos recueillis par Luce Lapin

Les photos — superbes ! — sont de Marc Giraud. Les animaux sauvages, on les veut libres et vivants.
À bas la dictature des fusils de chasse et de ceux qui les tiennent !