Téléthon 2016 : la riposte d’Antidote Europe
C’est de nouveau le chantage affectif qu’ont utilisé pratiquement tous les médias durant plus de quarante-huit heures, même si ce n’était pas clairement formulé.
D’accord, l’argent va servir à faire des expériences infiniment douloureuses sur des chiens (principalement des golden retrievers), dans le silence des labos, pour ensuite les mettre à mort, si toutefois ils y survivent, mais ça va sauver des vies humaines. Images — c’est bien, les images, ça parle — terribles d’enfants et d’ados handicapés, certains condamnés à plus ou moins brève échéance, si aucun traitement n’est très vite trouvé. Enfin, vous n’allez quand même pas — en filigrane, « espèce de monstres » —, pour épargner des animaux, condamner ainsi ceux de notre espèce ? C’est sous-entendu, et ça marche toujours ! Quelque 80 millions d’euros de promesses de dons pour ce que l’association Antidote Europe qualifie de « fraude scientifique » : sur son site, les dix mensonges de l’expérimentation animale.
Et non, on n’est pas des brutes, insensibles à la souffrance des petits (et grands) humains, raison pour laquelle nous tenons à une recherche responsable.
Le vétérinaire André Ménache, directeur d’Antidote Europe, attend toujours une réponse aux deux courriers qu’il a adressés à Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM-Téléthon — qui « fête » ses trente ans d’existence, et c’est pas la fête pour les animaux expérimentés et tués —, Association française contre les myopathies, en octobre et novembre derniers. Il l’interrogeait notamment « sur les méthodes utilisées pour mener à bien ces recherches, sur des maladies neuromusculaires principalement », et lui demandait si elle pouvait « fournir des preuves scientifiques (références bibliographiques) en quoi les études animales subventionnées par l’AFM sont prédictives pour la myopathie chez l’homme ». Il relatait également deux études faites sur des chiots golden retrievers. Une, en 2014, « utilisant 18 chiots […], était censée démontrer le manque de toxicité d’un traitement en thérapie génique. Les chiots ont été suivis pendant trois mois et demi et tous ont été ensuite euthanasiés à l’exception de trois, euthanasiés bien avant la fin de l’étude pour des raisons de santé (non liées au traitement selon les auteurs) ». Et un traitement expérimental, datant de 2012, « utilisant 7 chiots de race Golden Retriever. Deux […] sont morts à l’âge de 6 mois à cause d’une pneumonie aiguë. Deux autres chiots sont morts à l’âge de 9 mois à cause d’une hémorragie pulmonaire (liée aux effets secondaires du traitement selon les auteurs) ». En trente ans, combien d’humains ont-ils été sauvés ? Le Dr Ménache attend toujours la réponse…
Châtelet, République, Vaugirard, Max-Dormoy, Vincennes, Porte-de-Bagnolet, gares d’Austerlitz et de l’Est, Palais-Royal, George V, Maisons-Alfort, où se trouve l’École vétérinaire et ses expériences sur les chiens… Antidote Europe a lancé lundi 12 décembre 2016 une semaine de campagne d’affichage i-né-dite dans 58 stations de métro et gares de la capitale. Parce que aucune espèce biologique n’est fiable pour une autre, on ne guérit pas les humains en faisant souffrir des chiens, ni des souris, ni des singes, etc. Il faut appliquer les méthodes alternatives non animales, et en développer d’autres. De l’argent, oui, mais pour une vraie recherche, efficace et éthique, pour une science moderne.
Vidéo d’Animal Testing, avec le soutien de PETA France
Luce Lapin