L’Aïd-el-Kébir aiguise ses couteaux
Comme chaque année, plus de 200 000 ovins et bovins seront égorgés sans être étourdis, en toute conscience, donc en grande souffrance (ces sacrifiés peuvent agoniser pendant 14 minutes), ainsi que le permet cette dérogation (1964) à la loi qu’est l’abattage rituel — casher, pour la religion juive, halal, pour la religion musulmane.
Pour ce qui nous intéresse ici, je rappelle que le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui fut président du CFCM, Conseil français du culte musulman, pendant plusieurs années, n’est pas opposé à l’étourdissement préalable à l’abattage. Notre République laïque permet à toutes les religions de s’exprimer, et la liberté de culte est précieuse dans une démocratie. Mais cette liberté s’arrête lorsque la pratique religieuse, la plupart du temps au nom de la sacro-sainte tradition, cause de la douleur à des êtres sensibles qui la ressentent, quels qu’ils soient, humains ou animaux, et quelle qu’en soit la nature. C’est aussi simple. J’ajoute qu’il est possible aujourd’hui de ne plus consommer d’animaux, ni de produits qui en soient issus, et de rester en bonne santé, grâce à des repas équilibrés composés de protéines végétales. Les animaux sont des individus à part entière, ils ne sont pas « de la viande ».
« Fête du sacrifice », l’Aïd-el-Kébir, ou Aïd-al-Adha, la si mal nommée « Fête du mouton », se déroulera au tout début septembre. Comme l’exige la loi, les égorgements doivent être pratiqués dans un abattoir agréé. C’est loin d’être le cas, comme l’indique l’OABA, Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (oaba.fr) : « Chaque année, ce sont environ 60 000 animaux, très majoritairement des moutons, qui sont sacrifiés en dehors de toute structure agréée. […] Outre le risque sanitaire encouru par les fidèles musulmans […] , ce sont leurs conditions de manipulation et d’abattage qui sont inacceptables car elles occasionnent d’importantes souffrances chez les animaux. […] »
Je vous recommande Les Animaux en islam (à commander à votre libraire, également en vente sur www.droits des animaux.net, actuellement en promotion), qui dément que ce sacrifice soit obligatoire pour être un « bon musulman ». L’Aïd-el-Kébir, c’est la fête du partage, pas la fête de l’égorgement !
Luce Lapin