L’écologie, un tout
Anticorrida à Paris, pro à Nîmes ?
Manifeste du CRAC Europe pour la protection de l’enfance : « Nous, soussignés, considérant que l’existence et la recrudescence de la barbarie tauromachique ne sont pas dignes d’un pays civilisé et sont en contradiction avec l’esprit républicain et démocratique, demandons l’abrogation de l’alinéa 7 de l’article 521.1 du Code pénal [il concerne également les combats de coqs dans le Nord, LL], qui tolère que des sévices graves et des actes de cruauté soient infligés à des animaux sous couvert de tradition locale. La pratique tauromachique est en contradiction totale avec le principe d’une république une et indivisible, puisque ce qui est réprimé par une amende de 30 000 euros et par deux ans de prison sur l’essentiel du territoire français est permis par la loi sur une petite partie du sud de la France […]. »
Julien Bayou, le nouveau secrétaire national d’Europe Écologie – Les Verts, élu à plus de 90 % samedi 30 novembre au Congrès fédéral d’EELV, avait-il bien lu ce qu’il a signé lorsqu’il était conseiller régional d’Île-de-France ? Et si, oui, l’a-t-il oublié ? Ne pas se positionner contre la corrida, c’est un laxisme qui conduit à son maintien. Je rappelle la déclaration de Daniel Richard, ex-directeur du WWF, candidat aux municipales de Nîmes :
« […] j’ai toujours eu un respect, qui me vient de mon grand-père, de cette tradition populaire. Et légale ! […] Le problème de la corrida se radicalise trop. […] ceux qui aiment y vont, ceux qui n’aiment pas n’y vont pas » (La Gazette de Nîmes, 10-16 octobre). Soutien affirmé du nouveau patron d’EELV sur France Info (30 novembre) : » […] la priorité c’est l’écologie, donc ça peut être un membre d’EELV, mais à Nîmes nous sommes fiers de soutenir l’ancien président du WWF [Daniel] Richard […] » Alors que près de trois quarts des Français veulent en finir avec cette barbarie, quelle crédibilité pour EELV ? Et quelle alliance possible avec le Parti animaliste, si cela se présente ?
La commission Condition animale d’EELV, exemplaire, est abolitionniste1, pour la France comme pour l’Europe2. Mais quel poids aura-t-elle face au « grand chef » ? Julien Bayou fera-t-il preuve de courage politique, demandera-t-il à Daniel Richard de modifier sa déclaration, et, le cas contraire, le désavouera-t-il ?
Pendant ce temps-là, au Mexique… Abolition, le 25 novembre dernier, de la corrida et des combats de coqs. Hou, hou, l’Europe !
Luce Lapin
1. Tout comme l’étaient déjà les Verts, avec « la fiche D9 ».
2. La corrida sévit en Espagne, en France et au Portugal.
Photo AnimaNaturalis