L214 persiste et filme

L214 persiste et filme

L214, qui a été relaxée pour la diffusion des images, a fait appel de sa condamnation, vendredi 18 octobre, par le tribunal correctionnel de Pau, à 5 000 euros d’amende « pour atteinte à l’intimité de la vie privée de salariés, suite à la diffusion des conditions de mise à mort des animaux dans l’abattoir de Mauléon-Licharre en 2016 » – plus 1 500 euros à chacun des trois employés.

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice et porte-parole de L214, c’est totalement injuste, car « l’intention de l’association n’a jamais été de stigmatiser les salariés mais bien de défendre les animaux. […] jusqu’à présent, seules les images ont permis de mettre en lumière la violence inouïe qui se déroule quotidiennement dans les abattoirs. Cette violence touche également les salariés chargés de faire le sale boulot [2 400 mises à mort à la minute] pour une société prompte à les tenir responsables afin de mieux s’affranchir de ses propres responsabilités […] ».

Révélée le 21 novembre, l’enquête de L214, « Naître et mourir dans un élevage de cochons », a eu lieu en septembre dernier dans un élevage intensif de cochons, du groupe Triskalia, dans la commune de Dirinon (Finistère). La coopérative Triskalia « est fournisseur de référence des abattoirs de l’entreprise Bigard-Socopa ». Yann Arthus-Bertrand, très choqué, commente les terribles images diffusées par l’association. Il lance un appel aux candidats des prochaines municipales afin qu’ils s’engagent « […] à écarter la viande et autres produits animaux issus des élevages intensifs de la commande publique, notamment pour les cantines scolaires. [Et] à augmenter la fréquence des repas végétariens ». L214 a « porté plainte pour mauvais traitements et sévices graves » auprès du procureur de la République de Brest.

On le sait déjà, le sort des veaux issus de la production laitière est terrible, et une nouvelle vidéo (signez la pétition!) de L214, effectuée entre juillet et octobre 2019 dans un élevage insalubre de la société Ouest élevage, le confirme.

Juste avant la période des fêtes, L214 dénonce un élevage de canards du Domaine de la Peyrouse, « rattaché au lycée agricole de Périgueux […], qui dépend directement du ministère de l’Agriculture ». Il y produit du foie gras. Des milliers de canetons sont jetés à la poubelle, vivants. « À l’abattoir, des canards reprennent conscience après la saignée… » Le Domaine a reçu la médaille « Foie gras médaille d’or 2019 » au Concours général agricole. Aujourd’hui, tout va mieux, prétendent les responsables. On est rassurés…
Luce Lapin
Photo « piquée » à L214