Directive européenne ? Pfft !
Lundi 20 août 2020. L214 Éthique et Animaux dévoile les images « d’un élevage de canards mâles utilisés pour la reproduction pour la filière foie gras », dans les Pyrénées-Atlantiques, sur la commune de Lichos. Pour l’association, il s’agit « du pire élevage [qu’elle ait] eu l’occasion de voir ». Elle porte plainte pour cruauté et abandon.
Lundi 8 novembre 2021. Le tribunal correctionnel de Dax « a condamné l’exploitant de l’élevage de canards de Lichos […] à une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis pour mauvais traitements sur les animaux, à près de 3 000 € d’amendes pour diverses contraventions ainsi qu’à une peine complémentaire d’interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien avec les animaux pendant 5 ans : une interdiction d’exercer souhaitée par L214, requise par la Procureure et décidée par le tribunal. Sa société a également été condamnée à une fermeture définitive et à une amende de 40 000 € avec sursis. L’exploitant et la société devront également verser des dommages et intérêts aux parties civiles, dont L214 ». L214 était représentée par Me Hélène Thouy, cofondatrice du Parti animaliste et candidate à la présidentielle 2022.
En combien de temps le foie de quelque 40 millions de palmipèdes devient-il « gras », atteint de stéatose hépatique, pouvant peser jusqu’à dix fois son poids ? Je croyais que le gavage s’effectuait en ce moment, en vue des sacro-saintes fêtes de fin d’année. Brigitte Gothière, cofondatrice et directrice de L214, me détrompe : « Pour “faire un foie gras”, il faut quatre-vingt-dix jours entre la naissance et la mise à mort des canards. Ils sont donc dans le circuit ou l’ont été, car il y a pas mal de conserves également. Et aussi parce que le Cifog, l’interprofession du foie gras, essaie d’allonger la période où il est présent pour provoquer l’impulsion d’achat : bien des foies gras et autres confits et magrets sont déjà en rayon. Le Cifog s’appuie sur la Saint-Martin, par exemple. » On a aussi le choix : celui de ne pas en manger. Ne soyons pas complices !
Directive européenne du 20 juillet 1998 : « Aucun animal [ne doit être] alimenté ou abreuvé de telle sorte qu’il en résulte des souffrances […] . »
Luce Lapin
Photo L214