Guillaume : des annonces pour faire joli

Guillaume : des annonces pour faire joli

 La Fondation 30 Millions d’amis continue ses sondages effectués par l’Ifop.

En janvier – donc tout frais ! –, 57 % des Français se sont positionnés  contre les animaux vendus dans les animaleries, 75 % pour l’abolition de la corrida, 81 % pour mettre fin aux élevages intensifs, 83 % pour l’abattage sur le lieu d’élevage et 85 % contre l’abattage sans étourdissement – c’est-à-dire l’abattage rituel, casher et halal, où les animaux sont égorgés « à vif »,  donc sans être anesthésiés.

Je reviens sur l’abattage à la ferme avec Frédéric Freund, directeur de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, l ‘OABA :

« C’est tout le débat autour des abattoirs mobiles… Actuellement un seul projet (bœuf éthique) est en bonne voie, mais cherche encore un financement. Difficile de faire une expérimentation comme l’a prévu la loi Alimentation d’octobre 2018 sur les abattoirs mobiles avec UN SEUL projet ! Il faudrait que le ministère mette la main à la poche et subventionne au moins deux projets.

Sur les conditions d’abattage, il faut que ce soit un module complet d’abattage qui tue l’animal et traite la carcasse, et non un simple caisson où l’animal est tué puis envoyé dans un abattoir “immobile” où la carcasse sera traitée (découpe…). Pour des raisons sanitaires évidentes, les abattoirs rechignent à recevoir des animaux abattus en dehors de leurs murs.

Le dispositif mobile devra comprendre des opérateurs formés, comme l’exige la réglementation, et au moins un vétérinaire chargé de s’assurer que les règles de protection animale et sanitaires sont respectées durant tout le processus. Les carcasses auront ainsi un tampon sanitaire “abattage à la ferme” et pourront rejoindre soit les boucheries, soit les centres de découpe agréés. »

On n’attendait pas grand-chose, mais tout de même, à ce point, c’en est pathétique. Rien de ce qu’ont exprimé les Français ne figure dans ces quinze mesures – et on les a attendues ! – qui devaient être « fortes », annoncées par le ministre de l’Agriculture la semaine dernière. Rien non plus sur la chasse, la vidéosurveillance dans les abattoirs, les delphinariums, les cirques avec animaux, la chasse, etc. Deux mesures « phares ». L’une concerne l’arrêt du broyage des poussins mâles d’ici à fin 2021, 50 millions par an, donc soit 100 millions de plus broyés, alors qu’une  technique existe : les poussins « sexés in ovo ». L’autre, la castration à vif des porcelets (même date). Mais, avance l’OABA, aucune alternative n’est avancée pour les poussins, quant aux porcelets, il eût mieux valu carrément interdire la castration, l’anesthésie nécessitant la présence d’un vétérinaire : silence du ministre sur ce point.

La FNSEA peut être satisfaite. Et pour Didier Guillaume, c’est le principal.
Luce Lapin