Chasse : la mort court encore

Chasse : la mort court encore

Le 28 février sonnait la fermeture officielle de la saison de chasse, mais les animaux sauvages considérés comme « susceptibles de causer des dégâts » peuvent continuer à être abattus en toute légalité. Le point avec Marc Giraud, porte-parole de l’ASPAS, Association pour la protection des animaux sauvages.

Que faut-il entendre par « fermeture » ?
En fait, il ne s’agit que de l’arrêt momentané de la chasse à tir (armes à feu et arc) et au vol (fauconnerie). Mais les battues aux sangliers, avec des fusils capables de tuer à 3 km, l’abominable déterrage des blaireaux ou des renards, ou encore les destructions de « nuisibles » seront toujours possibles, et largement pratiqués. C’est une exception française : il n’existe pas chez nous de trêve générale des pièges et des fusils.

Quel est le bilan des accidents de chasse ?
Ce bilan est « glorieux » : l’ASPAS a recensé 12 morts, dont 2 mineurs, pour cette seule saison 2017/2018. En septembre, un ado de 17 ans est abattu par son cousin de 13 ans et demi. On image le drame familial, les vies brisées. Quelques jours plus tard, c’est un enfant de 13 ans qui reçoit une balle en pleine tête. Celui-là n’est même pas chasseur, son tort fut juste de passer par là. Trois non-chasseurs font partie des victimes cette année, dont une femme flinguée net dans son jardin par un chasseur qui l’avait prise pour… un chevreuil. Contre ce climat général d’insécurité, et face au laxisme des autorités, nous demandons plus que jamais l’interdiction de la chasse le dimanche1, ce qui n’est pas une demande excessive. La chasse, c’est aussi 30 millions d’animaux tués chaque année, sans compter les chevaux, vaches, chiens, chats et autres bavures récurrentes. Non, décidément, il ne faut rien changer… (Fin.)

Que peuvent raisonnablement espérer les animaux sauvages2 et leurs défenseurs du président de la République et de son gouvernement ? Absolument rien. Le 15 février, Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, le lobbyiste Thierry Coste, son conseiller politique, et François Patriat, sénateur (Côte d’Or) et chasseur acharné. « […] Le chef de l’État, a communiqué triomphalement la FNC, a pris l’engagement que la chasse de l’oie cendrée soit possible du 1er février au 28 février 2019 ». Il « a clairement réaffirmé son soutien aux chasses traditionneles [sic] et à l’ensemble des modes de chasse dont la vénerie fait partie ».
Propos recueillis par Luce Lapin

  1. 1. www.mesopinions.com/petition/animaux/arret-chasse-dimanche/15814 et j’ajouterais tous les autres jours !
  2. 2. Qui n’ont toujours pas le même statut juridique protecteur que les animaux domestiques, en principe « protégés ».