Tests sur les cosmétiques : l’arnaque européenne
Le 3 mai 2018, les eurodéputés ont voté pour une interdiction mondiale des tests cosmétiques sur les animaux. Depuis le 11 mars 2013, ces tests sont interdits en Europe, y compris leurs ingrédients, et les produits cosmétiques testés sur des animaux dans d’autres pays sont interdits à l’importation. Mais qu’en est-il réellement ? Le point avec le Dr André Ménache, vétérinaire, conseiller scientifique d’Antidote Europe.
Plus de tests en Europe… est-ce la réalité ?
Alors que ces tests sont officiellement interdits, les fabricants de cosmétiques exploitent des lacunes terminologiques pour obtenir les données manquantes requises. Normalement, il faut passer par environ onze tests différents afin d’obtenir une AMM (autorisation de mise sur le marché) pour un produit cosmétique. Or seuls quatre de ces tests ont été remplacés par des méthodes alternatives sans animaux. Étant donné que la plupart des substances entrant dans la composition de produits cosmétiques sont issues de l’industrie chimique, et que les tests sur animaux sont largement approuvés dans ce domaine, cela permet aux fabricants de contourner l’interdiction.
Que penser du vote, certes bienveillant, des députés européens ?
Les eurodéputés sont dupes en ce qui concerne les astuces pratiquées par certains fabricants de cosmétiques. Tant qu’une interdiction totale n’est pas respectée en Europe, demander une interdiction mondiale est un non-sens. Antidote Europe exige une commission d’enquête parlementaire concernant l’expérimentation animale dans sa globalité, au vu des connaissances actuelles qui remettent en question la fiabilité de tous les tests sur animaux. Pourquoi se focaliser uniquement sur les produits cosmétiques ?
Propos recueillis par Luce Lapin