PPL Animaux : top départ !
Les 26, 27 et 28 janvier, débats à l’Assemblée nationale sur la PPL Animaux, proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale.
En pleine pandémie, rien sur l’élevage intensif – ne pas fâcher la FNSEA –, alors que 85 % des Français sont contre. Rien sur l’abattage rituel, alors que 74 % des Français sont contre. Rien sur la chasse, ni même sur la chasse à courre, alors que 77 % des Français sont contre – on ne touche pas aux amis du président. Rien sur la corrida, et pourtant, 75 % des Français sont contre. Sur l’expérimentation animale ? 89 % des Français sont pour des méthodes alternatives lorsqu’elles existent : mais rien. Le lourd poids des lobbies… Quelques avancées, à saluer.
La PPL Animaux n° 3661 rectifié visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale a été votée à la quasi-unanimité1 en première lecture à l’Assemblée nationale le 29 janvier, au troisième et dernier jour de « discussions enflammées », selon l’expression consacrée. C’est maintenant aux sénateurs de se prononcer, puis retour en seconde lecture à l’Assemblée.
Amusant, ou plutôt intéressant, les députés LRM, dont le Dr vétérinaire Loïc Dombreval, rapporteur général, président du groupe d’étude parlementaire « condition animale », ont, à plusieurs reprises, dû voter contre certains amendements du gouvernement, donc contre leur propre camp. Une fois de plus, Julien Denormandie a montré le peu de sensibilité qu’il ressent à l’égard des animaux. Ce monsieur est, mais oui, ministre de l’Agriculture… Élevage intensif, abattage rituel, chasse (tout court et à courre), corrida, etc., ont été écartés, par crainte de débats trop houleux. Pourtant, s’il y a un lieu où les débats, quels qu’ils soient, ont leur place, c’est bien à l’Assemble nationale… Tout en déplorant que d’importantes cruautés exercées envers les animaux n’aient pas été discutées, on ne doit pas s’interdire de se réjouir d’avancées importantes que les associations de protection animale et les citoyens demandaient et attendaient depuis très longtemps.
Notamment – dans le désordre, et non exhaustif –, l’interdiction, dans un délai de deux ans, des montreurs d’ours et de loups. La fermeture des trois élevages de visons – même délai, malgré la situation sanitaire (le gouvernement demandait trois ans de plus…). Et interdiction immédiate de nouveaux élevages d’animaux sauvages pour leur fourrure. Plus d’animaux sauvages du tout dans les cirques itinérants (mais pas dans les fixes…), dans les spectacles, les discothèques, sur les plateaux de télé, d’ici ià cinq ans, et fin des delphinariums dans les sept ans. Dans un délai de trois ans, il sera interdit de vendre des chiens et des chats dans les animaleries, mais pas des souris, hamsters, cochons d’Inde, poissons, oiseaux, lapins… Toutes les communes devront disposer d’une fourrière et d’un refuge, et la stérilisation des chats errants deviendra obligatoire . Le délai de garde en fourrière passe de 8 jours à 15 jours, de nombreuses morts seront ainsi évitées (merci, monsieur Dombreval !). Interdiction des manèges, où les poneys tournent en rond. Les peines encourues aggravées : trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende en cas de sévices graves, cinq ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amende en cas de mort de l’animal.
Donc, c’était possible ! Voilà qui va nous donner encore plus « la niaque » pour continuer la lutte contre la maltraitance animale.
Luce Lapin
1. 79 pour, 2 contre. 81 votants, alors que l’Assemblée nationale compte 577 députés…