De la ferme à l’abattoir

De la ferme à l’abattoir

Deux mille quatre-vingt-dix animaux maltraités confiés à l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, quelque 30 procédures judiciaires – c’est le terrible bilan de l’OABA pour 2022.

Ces dix dernières années, l’association recueillait en moyenne 1 300 animaux par an, pour atteindre un pic de 1 784 bêtes en 2020. Et cela ne va pas s’arranger cette année.

Effectivement, en quarante-cinq jours, « l’OABA a déjà pris en charge 372 animaux ». À ce rythme-là, ils seraient plus de 3 000 dont elle devrait s’occuper, matériellement et financièrement. Constamment sollicitée, elle a dû refuser de se charger de… 1 524 animaux – bovins, équidés et porcs –, n’ayant ni les structures ni le budget pour les accueillir dans de bonnes conditions. Il faut évidemment compter les pensions à payer aux éleveurs hébergeurs, ainsi que les frais qu’engendre le Troupeau du bonheur (constitué de 40 fermes partenaires, réparties dans toute la France), dans lequel quelque 460 animaux vivent sans la crainte de finir à l’abattoir (oaba.fr/troupeau-bonheur-oaba).

L’OABA rappelle qu’il n’y a pas de fourrière pour les « animaux de ferme », et qu’elle ne peut pas se substituer à une fourrière nationale. Elle demande « de nouveau expressément au ministère de l’Agriculture la création urgente de structures publiques d’accueil des animaux d’élevage ».
Luce Lapin