Vincennes : « zoo », c’est ringard, on dit « parc zoologique »
Après cinq ans de fermeture, dont trois de travaux, et 170 millions d’euros plus tard, le Parc zoologique de Paris, 14,5 ha, 1 000 animaux, a rouvert samedi 12 avril 2014.
Cent quatre-vingts espèces ont été choisies, afin de « les protéger »… De qui ? Des humains me semble la plus fiable des réponses. C’est aussi celle que l’on ne trouvera pas. Ah, intéressant, on y a « reconstitué les ambiances »… Qu’y a-t-il de changé ? L’objectif était de l’agrandir, l’embellir, le moderniser, en bref le rendre crédible sur le plan éthique et ainsi occulter la misère animale résultant de ce qui demeure un enfermement à vie. Car, aussi dorée, et grande, et adaptée à ceux qu’elle abrite, aussi repoussés que soient ses barreaux, une prison ne demeure pas moins un lieu de privation de liberté. Et l’on se demande ce que font sous nos climats rhinocéros, lions, girafes…
C’est également ce qu’exprime Isabelle Goetz, chargée de campagne pour PETA France et Europe : « Le zoo de Vincennes ne peut pas remplacer l’habitat naturel des girafes, lions, pumas, singes et autres bêtes emprisonnées à l’intérieur de ses murs et dans ses cages. Les animaux sauvages souffrent énormément, à la fois physiquement et mentalement, de la frustration générée par la vie en captivité. Souvent, ils affichent un comportement névrotique : ils tournent en rond de manière incessante, se balancent et mordent les barreaux. Si le zoo de Vincennes avait vraiment l’intention d’aider les espèces en voie de disparition, il demanderait au public de soutenir les programmes qui les protègent dans leur habitat et milieu naturels. Car si, à la fin de la journée, le public, qui a payé, peut rentrer chez lui, ces animaux, eux, sont coincés, condamnés à être des objets vivants d’exhibition et d’attraction, jusqu’au jour où ils meurent en captivité, à des milliers de kilomètres de l’endroit auquel ils appartiennent vraiment. »
Sur France Inter, vendredi 11 avril, un employé de ce « parc » a expliqué, avec grande fierté, qu’il fallait patienter un moment pour apercevoir certains animaux, sous-entendant que les espaces sont si grands qu’il est difficile de tous les trouver. Avant de nous offrir, comme une récente découverte scientifique révolutionnaire : « Il faut que le public comprenne qu’un animal, c’est un être vivant. » Bien dit ! Alors a-t-on le droit d’enfermer un « être vivant » dans une cage, aussi spacieuse soit-elle ? La réponse tombe sous le sens. Du moins pour ceux qui aiment et respectent vraiment les animaux…
Luce Lapin