L’OABA vs bio halal et Label rouge halal

L’OABA vs bio halal et Label rouge halal

« Bio halal » c’est non !

2012-2019. Il a fallu sept années de procédures à l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs pour enfin gagner contre l’organisme Ecocert, appuyé par l’Inao, Institut national de l’origine et de la qualité, qui avait attribué la certification « Agriculture biologique » au profit de steaks hachés halal, pour gagner également contre le ministère de l’Agriculture.

L’OABA lui avait alors demandé, en vain, d’interdire l’appellation « bio halal », l’abattage sans étourdissement étant effectivement incompatible avec le cahier des charges bio, « le règlement n° 834/2007 CE [n’entendant] pas autoriser l’abattage d’animaux sans insensibilisation ». Les animaux y sont égorgés en toute conscience et peuvent agoniser jusqu’à quatorze minutes…

En 2017, Jean-Pierre Kieffer, président, et Frédéric Freund, directeur de l’OABA, saisissent la Cour de justice de l’Union européenne, qui rend, en février dernier , un arrêt allant dans leur sens. Le 11 juillet dernier, c’est un arrêt de la Cour administrative d’appel de Versailles qui leur donne définitivement raison. L’OABA précise, avec la satisfaction que je devine, et que je partage, que ladite Cour « [a enjoint] à l’organisme certificateur Ecocert de prendre, dans un délai de quatre mois, les mesures propres à mettre fin à la publicité et à la commercialisation des viandes certifiées “halal” en ce qu’elles comportent la mention “Agriculture biologique” », et insiste de nouveau sur le fait que « l’étourdissement est indispensable pour réduire les souffrances animales ». L’Inao et Ecocert ont été condamnés à payer des frais de procédure à l’OABA.

Label rouge sang : c’est reparti pour sept ans ?

Après le bio, voilà que le Label rouge s’y met. À quoi ? À accepter que l’abattage rituel, halal et cacher, c’est-à-dire que l’animal soit tué sans être étourdi, donc égorgé en pleine conscience, lui soit associé.

En juillet dernier, les dirigeants de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, son président, Jean-Pierre Kieffer, et son directeur, Frédéric Freund, avaient gagné contre l’organisme Ecocert, appuyé par l’Inao, Institut national des appellations d’origine, qui avait attribué la certification « Agriculture biologique » à des steaks hachés halal (ci-dessus). Cet arrêt de la cour administrative d’appel de Versailles du 11 juillet mettait fin à sept années de procédure, « une telle pratique d’abattage ne respectant pas les normes les plus élevées de bien-être animal ».

Seulement deux jours après que cet arrêt fut rendu « était publié au Journal officiel […] un avis relatif à une ”demande de modification des conditions de production en label rouge Gros bovins de boucherie” ». En clair, les bovins ne sont plus amenés au poste d’étourdissement, mais à celui de contention. « Puisqu’il n’est plus possible d’obtenir la certification biologique pour des steaks provenant d’un abattage sans étourdissement, le ministère de l’Agriculture et l’INAO répondent aux sollicitations commerciales en offrant le label rouge aux sacrificateurs religieux. » L’OABA espère qu’il sera tenu compte de l’opposition qu’elle vient d’émettre. Sinon, rendez-vous de nouveau dans les tribunaux…
Luce Lapin