Municipales : les animaux aussi

Ayons la ville en commun !

La Fondation 30 Millions d’amis parle d’un « véritable levier de vote ». Selon un sondage (15 et 16 janvier) qu’elle a fait effectuer par l’Ifop, près de six Français sur dix déclarent qu’ils voteraient – mais passeront-ils du conditionnel au futur ? – « pour un candidat engagé dans la protection animale ». Toujours faut-il savoir ce que cela signifie précisément. L214 Éthique & Animaux a édicté une charte qui demande aux candidats qui y adhéreront de s’engager à prendre, s’ils sont élus, des mesures concrètes en faveur des animaux. Une centaine d’entre eux l’ont déjà signée (les noms des 100 premiers ici). Ils y déclarent « vouloir soutenir activement au sein du futur conseil municipal la mise en œuvre des mesures de l’engagement “Une ville pour les animaux” » et de veiller « à ce que le respect des animaux ait toute sa place dans [leur] programme et [leur] campagne ».

Les principaux engagements concernent les animaux d’élevage et de compagnie, la chasse, la corrida, le droit, l’expérimentation, les cirques sans animaux, les fourrières, la stérilisation des chats errants…

Vous aussi, vous pouvez demander aux candidats qui ne se sont pas prononcés de signer la charte. Si vous obtenez des signatures, vous pouvez les envoyer, preuves à l’appui, à L214, qui les ajoutera sur son site.

Quant à la chasse, les maires ont également un grand pouvoir de décision. Un projet de décret concernant l’allongement de la chasse a été ouvert à la consultation publique – c’est obligatoire, il ne s’agit donc pas d’une « gentillesse » du gouvernement… – sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire.

La consultation s’est arrêtée le 3 mars, les conclusions ne sont toujours pas connues. Si le résultat est défavorable, en sera-t-il tenu compte ? S’il est pris, ce décret rendra la chasse encore plus dangereuse pour les animaux, et aussi pour les promeneurs, les cueilleurs de champignons, les cavaliers, les vététistes… Des précisions avec le naturaliste de terrain et journaliste Marc Giraud, porte–parole de l’Association pour la protection des animaux sauvages, sur les objectifs réels de l’État :

« Les priorités écologiques sont claires : museler les méchants écologistes avec la cellule Déméter, et couvrir de cadeaux les gentils chasseurs. Après avoir allongé l’ouverture de la chasse au sanglier du dernier jour de février à la fin mars, le gouvernement veut démarrer l’ouverture générale dès le 1er juin au lieu du 15 août. Bref, de beaux étés à venir pour la majorité des citoyens, qui ne connaîtront plus la sécurité qu’en avril et en mai. Le même État refuse l’arrêt de l’agrainage (nourrissage) des sangliers, qui limiterait leur prolifération, ou une meilleure cohabitation avec les grands prédateurs naturels, qui limiterait les dégâts des herbivores.

La Ligue pour la protection des oiseaux et EELV dénoncent ce projet. L’Aspas rappelle de son côté la persistance de la chasse en enclos, qu’une réunion au ministère a défendue, malgré les risques sanitaires encourus, et propose aux maires un document leur permettant de connaître leurs droits par rapport à la chasse, avec des pistes pour une meilleure protection de la faune et des promeneurs. »
À vos bureaux de votes !                                        
Luce Lapin