Ici, là et là-bas

J’en ai déjà parlé, mais je le répète, car cela m’inquiète. Cessons de nous réjouir de voir, « un peu partout dans le monde », les animaux sauvages profiter du confinement des humains.

Deux rorquals dans le parc national des Calanques, des crocodiles sur des plages, des lions faisant la sieste sur le bord d’une route, un kangourou dans les rues d’Adélaïde, autant de tortues luth déposant leurs œufs sur les plages thaïlandaises… Quand la vie « reprendra ses droits », ça risque d’être un vrai carnage. Pensons plutôt à retenir la leçon et à la façon de changer de modèle pour que « plus jamais ça », cliché chaque fois resservi. Mais là, on trouve tout de suite beaucoup moins d’infos. Et l’on attend en vain des propositions.

À propos de changement… Plus de visites dans les zoos, les delphinariums, plus de représentations dans les cirques, donc plus de revenus dus à l’exploitation de leurs animaux. Certes, ces captifs étaient en danger immédiat, par manque de nourriture et de soins vétérinaires indispensables, dans ces lieux synonymes de privation de liberté. Mais pour l’éléphante Baby, enfermée depuis plus de quinze ans, pratiquement 24 heures sur 24, dans un camion, les lions dans les camions-cages, et tant d’autres, n’était-ce pas, justement, l’occasion de remettre en cause ce système et de confier les animaux à des sanctuaires existants et de dialoguer avec des associations ayant proposé une solution pour leur venir en aide ? Un énième courrier de One Voice à Élisabeth Borne est toujours sans réponse.

Ou plutôt, si. Au lieu d’aller vers un monde plus juste pour les sauvages, le gouvernement a versé 29 millions d’euros aux cirques et aux zoos, encourageant ainsi le confinement. À vie, celui-ci. Allant dans le sens de la modernité, l’association Aves France  souhaite profiter du report des fêtes médiévales pour demander d’interdire les montreurs d’ours et de loups. Une autre occasion perdue ?
Luce Lapin