Des poussins dans les croquettes
Mercredi 7 décembre, L214 Éthique et Animaux a dénoncé, sous la forme d’un happening devant la Direction générale de l’alimentation (DGAL), « la trahison du gouvernement ».
En effet, si, à partir du 1er janvier prochain, le broyage des poussins de la filière œufs sera interdit, en revanche, un arrêté du 7 novembre, publié le 8 décembre au Journal officiel, « autorise l’élimination par gazage des poussins issus de poules blanches », utilisés dans l’alimentation animale. Cela concerne 15 % des poussins, soit 8,5 millions par an.
Nouvelle enquête. « Habituellement, quand on parle de broyage ou gazage de poussins, on pense aux couvoirs qui fournissent la filière des poules pondeuses, mais le broyage se pratique aussi de façon très commune dans les autres couvoirs. C’est une réalité très peu connue et bien cachée », m’apprend Sébastien Arsac, cofondateur et directeur des enquêtes de L214, en m’envoyant la dernière vidéo de l’association, tournée début novembre et révélée jeudi 15 décembre.
Caringa Sud-Ouest, filiale du groupe Maïsadour, L’Isle-Jourdain, dans le Gers : ce couvoir approvisionne des exploitations agricoles de poulets élevés pour leur chair. Ce sont quelque 300 000 poussins, triés auparavant en fonction de leur sexe et du choix des éleveurs – mâles ou femelles –, qui leur sont livrés chaque semaine. Selon les commandes, les poussins qui ne sont pas retenus « sont convoyés par tapis roulant vers une broyeuse ». L214 porte plainte contre le couvoir1 et demande l’interdiction du broyage des poussins dans tous les couvoirs ainsi que le sexage in ovo.
On voudrait nous faire accroire que le broyage des poussins en France, c’est fini. Comme on vient de le voir avec l’enquête de L214, loin s’en faut. Le gouvernement doit revoir sa copie, et cesser de nous raconter des histoires…
Luce Lapin