La chasse, Première ministre
Samedi 7 janvier, l’année vient à peine de commencer : deux chasseurs sont grièvement blessés et un meurt, dans l’Aube, en Haute-Saône et en Haute-Corse. C’est en fin de semaine que se produisent le plus d’accidents de chasse. Et pourtant…
Lundi 9 janvier, soit deux jours plus tard, Bérangère Couillard, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de l’Écologie, ancienne députée Renaissance de la 7e circonscription de Gironde, a fait connaître le plan chasse 2023 du gouvernement.
À la botte des chasseurs
« Elle a confirmé la soumission de son gouvernement au lobby de la chasse et des armes : pas question d’instaurer une trêve de la chasse le dimanche, alors que 79 % de Français y sont favorables (sondage 30 Millions d’amis/Ifop, 2 janvier) », réagit le journaliste et écrivain Marc Giraud, porte-parole de l’Association pour la protection des animaux sauvages, qui ajoute : « Le petit million de chasseurs va encore s’imposer aux dizaines de millions de ruraux, randonneurs, cyclistes, familles, etc., tous les jours de la semaine – une exception en Europe ! Et pour assurer la sécurité ? L’application Suricate pour smartphone ! Elle permettrait aux chasseurs de se géolocaliser… s’ils le veulent, et dans une nature où il n’y a généralement pas de réseau. Cette appli signifie juste “Foutez le camp”, et donnera aux chasseurs bonne conscience en cas d’accident. Quant aux alcootests, c’est juste, enfin, enfin, le départ d’une situation normale… sauf qu’il n’y a pas grand-monde sur le terrain pour faire les contrôles.
Le lobby ne tolère que ce qui ne le dérange pas. »
Au sujet de l’application, Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, a déjà déclaré qu’il ne l’utiliserait pas…
Aucune déception, je n’en attendais rien d’autre que la énième confirmation de la non-séparation de l’État et des autoproclamés « premiers écologistes de France ». J’éprouve juste une colère égale à celle des associations de protection animale et de nos concitoyens, face à la toute-puissance d’une petite minorité d’individus armés.
Luce Lapin