Flipper chez les vivisecteurs

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, sous la houlette de Sylvie Retailleau, envisage sans états d’âme la pratique de l’expérimentation animale sur un groupe de dauphins de La Réunion, m’apprend Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice (experimentation-animale.com).

Il vient en effet de donner son autorisation pour 124 « prélèvements » – je tiens aux guillemets – de peau et de chair sur ces cétacés. Il serait plus juste de parler d’arrachement.

De quelle façon seront obtenus ces échantillons ? Par « une flèche de prélèvement qui viendra s’enfoncer sous leur nageoire dorsale pour leur arracher un morceau de chair ». Le stress et les blessures occasionnées qui en découleront ne semblent pas émouvoir le ministère, à quoi bon, d’ailleurs, puisque les dauphins seront suivis « par le vétérinaire et les membres de la structure en charge du bien-être animal ». Il est précisé « dans la mesure possible »… On est dans un flou qui n’a rien d’artistique.

Objectif de cette expérience, façon langue de bois : avoir une « vision globale sur le réseau alimentaire au niveau de cet écosystème marin » afin d’« inspirer les recommandations pour la conservation et la gestion raisonnée de ces espèces à l’échelle locale ». En clair, cela consisterait à « mutiler des dauphins pour mieux tuer des poissons », s’indigne Muriel le 6 avril, ce qui est doublement inadmissible.

Sur le site du ministère de la Recherche, le nombre total d’animaux expérimentés serait de… 1. Faire 124 biopsies sur un seul dauphin, s’étonne One Voice auprès du ministère, pour qui cette erreur serait « en cours de correction » (24 mars). Quand vous lirez ces lignes, elle sera probablement réparée. Ou pas.
Luce Lapin