Au mépris de la loi

Au mépris de la loi

Le 6 avril 2022, le tribunal correctionnel de Moulins avait «condamné [en première instance] « l’élevage de cochons Herta, sis à Limoise (Allier), à 50 000 euros d’amende, dont 25 000 avec sursis, pour cause de caudectomie à vif des porcelets, pratique quasi systématique dénoncée par L214 Éthique & Animaux en décembre 2020 et en février 2021.

C’était historique, sauf que, lorsqu’il s’agit des animaux, les bonnes nouvelles doivent être considérées avec prudence – il convient de ne pas se réjouir précipitamment. Effectivement, l’élevage avait fait appel. Ce que l’on avait pris pour une victoire fut de courte durée.

C’était pourtant l’occasion de condamner enfin définitivement une pratique pourtant interdite depuis 1991 par une directive européenne, même si, que de temps perdu, elle ne fut inscrite dans la réglementation française qu’en 2003. Et ignorée depuis par les éleveurs. D’ailleurs, en mars 2020, la Commission européenne avait rappelé la France à l’ordre. Peine perdue…

Roulement de tambour : le 26 avril 2023, la cour d’appel de Riom a relaxé l’élevage de cochons Herta de Limoise. Négation de la loi et de la souffrance des porcelets. Il ne se « passe rien » dans cet élevage, et il va continuer à ne rien se passer, c’est ce qu’il ressort, en substance, de cette relaxe. « L214 est atterrée par cette décision, qui aurait pu changer la donne pour les 23 millions de cochons élevés chaque année en France. »

L’élevage intensif concerne 95 % des cochons. Rappeler, inlassablement, que 3 millions de mammifères et d’oiseaux sont tués chaque jour dans nos abattoirs.
Luce Lapin