Pascal Durand contre les salopards

Pascal Durand contre les salopards

Le discours de cet eurodéputé Europe Écologie-Les Verts, ex-secrétaire national d’EELV, a suscité une grande émotion, le 18 octobre 2014, à Paris (Ier), place Joachim-du-Bellay, fontaine des Innocents (un symbole!), au rassemblement contre la chasse et le piégeage. Pour ceux qui en douteraient encore : l’écologie, c’est bien politique !

« Il ne faut pas avoir peur de dire les choses telles qu’elles sont : ceux qui prennent plaisir à la souffrance des êtres vivants sont des salopards. Ce sont les mêmes, encore, qui considèrent que la violence et la guerre sont une réponse aux maux de notre société. Ceux qui aiment voir le sang couler, qui aiment faire souffrir et tuer, pour leur petit plaisir égoïste et bourgeois, sont la lie de l’humanité et doivent être dénoncés comme telle. À la corrida ou à la chasse, ils se comportent comme des barbares. Or les écologistes que nous sommes ne peuvent tolérer que le plaisir des uns implique à ce point la souffrance des autres. Il y a, à ce titre, une très belle remarque de Milan Kundera dans son célèbre ouvrage L’Insoutenable Légèreté de l’être, où il explique : « La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune  force. » Et Kundera ajoute : «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Car les animaux, en effet, ne peuvent pas crier, ne peuvent pas se plaindre, ne peuvent pas manifester, alors qu’ils se font massacrer pour le plaisir sadique de quelques-uns.

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La défense du bien-être animal, le respect de la vie de chaque être, voilà un combat qui mérite toute notre attention et notre engagement. Et, pour ce faire, il faut aborder le problème de manière globale. D’abord, réformer le Code civil. On s’y emploie à l’Assemblée nationale et nous le ferons également au Parlement européen, pour sortir les animaux de leur statut actuel de simple chose, afin qu’ils soient enfin considérés comme des êtres sensibles, reconnus et protégés. Aussi bien les animaux domestiques que les animaux sauvages. C’est un premier objectif : améliorer le droit. Ensuite, il faut rester en permanence mobilisés et dénoncer, sans relâche, la barbarie à l’œuvre, y compris dans le monde industriel.

Regardez ce qu’il se passe avec la “ferme des 1 000 vaches” : ces animaux resteront enfermés toute leur existence ; ils ne connaîtront jamais la nature et ne verront jamais le ciel. Avec ces usines à vaches, les Hommes non plus ne verront plus de vaches dans les champs. Ainsi, nous sommes en train d’importer en Europe et en France des modèles d’exploitation de l’animal qui sont pires, en réalité, que l’exploitation humaine que l’on a connue au XIXe siècle.

Ce monde-là, il faut que nous le dénoncions, il faut que nous le combattions. Il faut le faire de manière pacifique comme vous le faites aujourd’hui, mais il faut le faire de manière forte. Alors utilisez-nous dans les institutions ! Je n’ai été élu que parce que je considère que le mandat qui m’est donné, c’est de porter au sein des institutions ce à quoi nous croyons. Je crois à la défense du vivant, vous aussi. Battons-nous donc ensemble ! »

Pascal Durand
@DurandEELV

Photos : la chouette équipe de la CVN, Convention Vie et Nature pour une écologie radicale