« Les poules préfèrent les cages »

« Les poules préfèrent les cages »

J’ai emprunté ce titre, ironique, bien sûr, à l’excellent livre d’Armand Farrachi (éd. Albin Michel, 2000, éd. Yves Michel, 2012). Sous-titre : « Bien-être industriel et dictature technologique ». Selon une étude « scientifique », les poules en batterie se sentiraient « plus en sécurité », car elles y auraient… des copines. Ils ont osé.

L’occasion pour moi de revenir sur les principes « de base », avec une petite leçon sur les œufs.

« Des poussins mâles broyés vivants par millions, des poules déplumées, au bec coupé à vif et enfermées en cage toute leur vie1… » Qui de l’œuf ou de la poule, à ce stade, peu importe la réponse, ce qui compte, c’est le code, obligatoire, inscrit sur chaque œuf, et non sur la boîte, sous forme de chiffre, de 0 à 3.

Code 0 : agriculture et alimentation biologiques, au moins 4 m2 de terrain extérieur par poule.

Code 1 : au moins 4 m2 de terrain extérieur par poule.

Code 2 : 9 poules par mètre carré, à condamner.

Code 3 : à bannir absolument, il signale le produit d’une poule martyre des batteries, élevages intensifs 100 % en cages, chacune disposant d’une surface à peine plus grande qu’une feuille de papier A4.

« Copines » d’infortune

Si vous vivez à la campagne, soyez vigilants, la loi concerne également les œufs vendus en vrac sur les marchés, sur lesquels doit aussi impérativement figurer le code.

À noter : 4 m2, ce n’est pas non plus vraiment le paradis… Et sachez qu’à l’abattoir, bio ou pas bio, aucune différence. Vers 15 mois, les poulettes sont, horrible mot, moins « productives ». Elles sont sacrifiées, alors que leur espérance de vie se situe entre 6 et 10 ans, et sont remplacées par des jeunettes, qui connaîtront le même sort.

Je rappelle que « tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » (article… L214 du Code rural, d’où l’assoce tire son nom).

L’horreur que vivent les poules pondeuses élevées en cage, votre pouvoir, celui du consommateur, peut y mettre fin. Achetez, mangez des œufs, mais « les bons » ! Quant aux véganes, ils les excluent de leur alimentation, comme tout produit ou sous-produit animal.

Fondée en 2017, la start-up Poulehouse récupère régulièrement un certain nombre de ces condamnées, leur évitant ainsi l’abattoir, mais uniquement celles provenant d’élevages bio. Elles sont logées dans une ferme du Limousin, pondent à leur rythme et y demeurent jusqu’à la fin de leur vie.
Luce Lapin