La souffrance ? C’est « conforme »

Durant 2023, L214 Éthique & Animaux a effectué 14 enquêtes, entre élevages et abattoirs, des campagnes de sensibilisation, des actions locales de rue, dont la diffusion d’information, des événements de toutes sortes, notamment au Parlement européen… etc. 

Le 14 décembre dernier, L214 révèle (l214.com/enquetes/2023/la-ferme-des-cerfs) des abattages de cerfs pratiqués «dans des conditions moyenâgeuses» : les cervidés, mal étourdis, étaient toujours conscients. L214 avait alors déposé «plainte pour mauvais traitements auprès de la procureure du tribunal judiciaire de Laval».

Pour la préfecture de Mayenne, tout est « conforme » : « L’éleveur détient les autorisations requises pour assurer la mise à mort de ses animaux sur leur lieu d’élevage et dispose des installations permettant le déroulement de ces opérations dans des conditions garantissant le respect de la réglementation en vigueur », alors qu’« aucun étourdissement d’urgence [n’a été effectué] lors des reprises de conscience des cerfs », s’indigne 214, qui entame alors « un recours contre l’État pour carences de ses services vétérinaires ». En avril 2023, lors de leur visite dans la salle d’abattage, lesdits services n’avaient trouvé aucune anomalie, ni sur le plan sanitaire ni sur l’attention portée aux animaux – j’ai du mal à employer le mot « bien-être »…

Encore plus récemment, L214 met au jour, jeudi 18 janvier, dans une nouvelle enquête effectuée fin décembre, que, de nouveau, cette fois dans l’abattoir municipal de Craon (Mayenne), des animaux n’ont pas été étourdis correctement. « Les images montrent des scènes dignes d’un film d’horreur », s’émeut L214, parlant de veaux, de vaches, de bœufs, de moutons « découpés vivants  », relevant la tête et se débattant « avant et après l’égorgement ». Les vaches, notamment, réagissent lors de la découpe, alors qu’elles devraient être mortes. L214 a demandé à la préfète de Mayenne et au ministre de l’Agriculture la fermeture immédiate de l’abattoir de Craon et déposé une « plainte pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements auprès de la procureure du tribunal judiciaire de Laval ».
Luce Lapin