Jean-Pierre Garrigues, celui qui ne « lâchait rien »

Jean-Pierre Garrigues, celui qui ne « lâchait rien »

Jean-Pierre, docteur en écologie, ingénieur des ponts, des eaux et des forêts, prof d’économie, s’est éteint dans la nuit du 18 au 19 novembre 2017. Il avait pris la direction de la lutte pour l’abolition de la corrida en 2002 avec Thierry Hély, aujourd’hui président de la FLAC, Fédération des luttes pour l’abolition des corridas.

Quinze années de bataille acharnée au CRAC et au CRAC Europe
, radicalement anticorrida et toutes deux pour la protection de l’enfance, pour l’abolition de cette ignominie, qui passait par la lutte contre les scandaleuses écoles taurines dans lesquelles on apprend à des enfants, non pas les fables de La Fontaine, mais l’« art de tuer ». Il menait de front, avec courage et résolution, toutes les actions qu’il initiait. Dans l’arène, avec ses militants, dans les tribunaux, avec David Chauvet, cofondateur de Droits des animaux, et leur victoire commune pour la désinscription de la corrida du PCI, patrimoine culturel immatériel de la France, sans oublier les avocats de l’association, super compétents et également engagés dans ce combat, le sien, le nôtre, pour l’abolition, ce qui est rarissime venant de personnes inscrites au Barreau.

Le président du CRAC Europe était soutenu par nombre d’associations, pour leur participation sur le terrain, et également financière, notamment la SNDA, Société nationale pour la défense des animaux, Respectons, L214 et la Fondation Bardot, régulièrement représentée par son directeur du bureau de la protection animale, Christophe Marie, de toutes les manifestations tout au long de ces années, Christophe et sa chaleureuse et sincère amitié. Grand merci à tous pour vos soutiens ! Je sais notre peine, immense, partagée.

Il aurait eu 54 ans en début d’année. Devant la mort, que dire ? On est tout bête. Jean-Pierre, que je connaissais depuis 2003, s’est battu avec force et détermination contre ce cancer du cerveau dont il était atteint depuis exactement deux ans, et qu’il qualifiait de « très agressif ».

Que les aficionados et tortionnaires de tout poil ne se réjouissent pas trop vite ! On ne lâchera rien, nous non plus, Jean-Pierre, ni sur la corrida, ni sur toutes les autres formes de barbaries exercées par les humains sur les animaux… Promesse.
Luce Lapin
20 novembre 2017

Photo CRAC Europe